GIUSEPPE RICCARDO LANZA

G.R. Lanza est né en 1933 à Piossasco, près de Turin en Italie.

Artiste polyvalent et très actif à partir des années cinquante jusqu’au 1986, année de sa mort tragique, Lanza explore à travers différentes expressions artistiques (peinture, sculpture, photographie, graphisme) le thème de la ville comme habitat humain, dans son aspect réel et métaphorique, la considérant comme un signe, une trace que l’homme laisse de lui-même dans l’environnement dans lequel il vit.

Ses premières œuvres sont principalement picturales: ambiguïté des lignes, villes imaginaires, géométries superposées.

Au tournant des années 1950 à 1960, il commence une recherche sur les matériaux : les peintures deviennent des constructions en bois à deux dimensions, boîtes à la recherche d’un résumé de l’habitat urbain, avec un aspect fortement théâtral.

Ensuite, il décide d’intervenir directement sur l’environnement en concevant une sculpture sur la colline de Piossasco, en construisant une scène-sculpture dans la carrière de S. Valeriano, ou bien avec  son intervention sculptural-théâtrale sur le récif artificiel de Bordighera: travail éphémère qui sera détruit par la mer.

Puis, son intérêt se déplace vers l’homme:

“Je ne discute pas de l’âme, ce n’est pas ma responsabilité, mais je connais les limites  du corps humain que j’aime explorer dans son inexplicabilité. Je le connais et je l’ignore, je le prends et je le rejette, mais dans tous les cas je le représente”.

Le corps est notre ville, il ne nous appartient pas et il change constamment: les mains, le visage souvent recouvert d’un masque de papier d’aluminium, la bouche.

Lanza photographie des corps d’hommes et de femmes, nus, marqué par de fortes interventions graphiques, des lignes noires ou rouges qui dessinent une sorte de carte sur eux, une cicatrice que la vie imprime sur les corps.

Et il crée ensuite des bijoux, des sérigraphies, des projets d’architecture d’intérieur, la merveilleuse idée d’un hôpital-jardin.

Un artiste qui dérègle les conventions de son temps et surtout de ses lieux d’appartenance, qui le refusent, l’exilent, au point de le conduire au suicide.

Une urgence omnivore en conflit avec l’impossibilité de communication que l’artiste perçoit autour de lui, résumée sommairement par cette considération à propos de la bouche:

“La bouche s’ouvre gigantesque sur le monde: l’esprit est sur le bout de la langue mais les dents le coupent en continu”.