CARCO (Francis). - Lot 59

Lot 59
Aller au lot
Estimation :
400 - 600 EUR
Enchérir sur drouot.com
CARCO (Francis). - Lot 59
CARCO (Francis). Né à Nouméa (Nouvelle-Calédonie). 1886-1958. Poète et romancier. MS autographe signé « Francis Carco de l'Académie Goncourt ». S.l.n.d. [Paris, 1945]. 9 pp. 1/2 au total, in-8 sur papier vélin vert, numérotées au crayon bleu de typographe (« 1 à 4» et « 1 à 5 »). Quelques biffures, quelques corrections au crayon. COMPTE-RENDU DU PROCÈS DE LAMIRAL JEAN-PIERRE ESTEVA DEVANT LA HAUTE COUR DE JUSTICE EN MARS 1945 PAR FRANCIS CARCO RÉDIGÉ SOUS LA FORME DUNE NARRATION PROSODIQUE INTITULÉE « IMPRESSIONS DAUDIENCE ». Jean-Pierre Esteva. Né à Reims en 1880. Mort en 1951. Jeune officier pendant la Première guerre mondiale, il est affecté à la flotte en Méditerranée. Promu contre-amiral en 29. Il devient vice-amiral en 35. Prend le commandement des Forces navales du Sud. Après lArmistice de juin 1940, il rejoint le Maréchal Pétain dont il deviendra très proche. Il est envoyé par le Gouvernement de Vichy en Tunisie où il met à la disposition des Allemands les bases aériennes françaises. Arrêté en septembre 1944, son procès s'ouvre le 15 mars 1945 devant la Haute Cour de Justice recréée par ordonnance du gouvernement provisoire en novembre 1944 afin de juger le Chef de lEtat, le Chef du Gouvernement, les Ministres, les Gouverneurs généraux, les Hauts fonctionnaires, les Militaires, etc.Ayant épousé après la guerre Eliane Négrin, une jeune femme d'origine juive, Francis Carco fut contraint à l'exil dès l'exécution des premiers décrets anti-juifs imposés par le gouvernement de Vichy. Le couple fuit la France et se réfugie en Suisse dans le Valais où les Carco feront la connaissance de Jean Graven, un professeur de droit de l'université de Genève qui fut chargé après la guerre par les Nations Unies de la poursuite et de l'extradition des auteurs de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, terme dont on lui doit la paternité. Il sera le représentant officiel de la nation helvète lors des procès de Nuremberg. Est-ce sous son influence que Carco se rendit au procès Esteva ?...Au premier jour du procès Esteva devant la Haute Cour de Justice, Carco dépeint en quelques lignes non pas l'enceinte du tribunal comme on sy attendrait, mais la couleur lumineuse des sièges qui lui rappelle la Tunisie, le pays où l'amiral perpétra sa forfaiture ...Est-ce en souvenir de l'avenue de Carthage et de ses terrasses de café que les sièges qu'on nous destine sont constitués par une double rangée de chaises pliantes d'un vert pistache assez inattendu ? Ce serait pousser un peu trop loin le goût de la couleur locale. Toutefois, dans le cadre austère où va se dérouler le procès Esteva, ce vert mérite qu'on en savoure la note pimpante dont la présence nous aide à évoquer l'atmosphère de Tunis. Résident général, l'amiral Esteva que la chambre d'accusation a déféré le 7 du mois dernier devant la haute Cour de Justice, prend place avec un garde au banc d'où il devra répondre des faits retenus contre lui (...) Le regard de Carco se porte ensuite sur l'accusé lui-même qui arbore croix et médailles militaires ou honorifiques ...vC'est un homme avec sa plaque de commandant (grand officier) de lOrdre de la Légion dHonneur, sa médaille militaire, sa croix de guerre à palmes, les cinq étoiles de bronze qu'il porte sur ses manches, c'est un homme de près de soixante cinq ans (chauve) qui, très digne, réclamera (de ses juges), de sortir le front haut (ainsi qu'il y a droit, dit-il) de cette salle où il doit, pour le moment faire figure de prévenu. Chauve et barbu, sans sa casquette aux dorures rutilantes il a moins l'air d'un grand marin que d'un (brave homme) bourgeois (de la belle époque) cossu que sa bonne foi met à labri (des pires) de toute compromission. Carco juge d'emblée à l'attitude du Président de la Haute Cour envers le prévenu que ...C'est entre ces deux hommes que le drame se noue. On le sent dès le début. Un drame qui passe et de beaucoup la personne de l'accusé pour prendre de plus vastes, de plus effarantes proportions. En effet ni les instructions qua reçues Esteva lors du débarquement des troupes de laxe en Tunisie, ni son empressement à leur venir en aide contre les forces alliées, ne constituent aux yeux du Premier Président le fond même du procès (...) Cest de Vichy quil est question. De son gouvernement qui na pas su ou qui plutôt na pas voulu se dégager de l'étreinte mortelle du Reich. (Le reste ne compte guère. Lamiral a beau protesté) Et tout est là, (l'heure des comptes approche uniquement) pour cette première audience, alors l'abjecte trahison, (à Tunis), le crime (inexpiable) dont il faudra pourtant un jour payer le prix...Dans le deuxième temps du texte, Carco reprend la question essentielle posée par le premier Président au Procureur général, une question éthique qui pose souvent débat ...Victime ou complice ?... avait dit le premier Président au sujet dEsteva. Les de
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue