NGUYEN NAM SON


Nguyen Van Tho dit Nguyen Nam-Son
« Portrait de ma mère »
Huile sur soie et laque dorée marouflée sur toile représentant le portrait de la mère de l'artiste, Nguyen Thi Lân.
Signée en bas à droite, située à Hanoï et datée 1930
En haut à droite en caractère Chinois « le portrait de ma mère ».
En bas à gauche en caractère chinois « Le fils Nguyen van Tho se prosterne en dessinant».
H 170 x L 103,5 cm

Estimation : 200 000/300 000 euros

Au dos du tableau, étiquette de l'exposition du Salon des Artistes Français de 1932 sur laquelle figure l'adresse de Nam Son à Hanoï (4 rue de la Citadelle,  Hanoï, Tonkin) et celle Victor Tardieu (3 rue Chaptal à Paris).

Expositions: 1931 : Exposition Coloniale de Paris ; 1932 : Salon des Artistes français au Grand Palais (Médaille d'Argent)

Provenance : Ancienne collection de Monsieur Henri Sambuc

Collection de Monsieur Jean Yves Bureau, par descendance aux actuels propriétaires.

Nous remercions le petit-fils de l'artiste Mr Ngô Kim-Khôi de nous avoir confirmé l'authenticité de l'œuvre.

Au dos du tableau, étiquette de l’exposition du Salon des Artistes Français de 1932 sur laquelle figure l’adresse de Nam Son à Hanoï (4 rue de la Citadelle, Hanoï, Tonkin) et celle Victor Tardieu (3 rue Chaptal à Paris).

Expositions:
1931 : Exposition Coloniale de Paris
1932 : Salon des Artistes français (Médaille d’Argent)

Provenance :
Ancienne collection de Monsieur Henri Sembuc
Collection de Monsieur Jean Yves Bureau
Par descendance aux actuels propriétaires.

Nguyen Van Tho, plus connu sous son nom d'artiste Nam Son, né à Hanoï en 1890 est issu d’une famille de lettrés. Initié à la calligraphie et à la peinture sur soie, il étudie par la suite au lycée du protectorat de Hanoï.

Attiré par le dessin, il illustre de nombreux journaux et revues et ses prédispositions lui permettent de rencontrer Victor Tardieu qui devient son mentor. Aux côtés de son maître, Nguyen Nam Son s'exerce avec facilité à la peinture à l’huile et participe à la décoration du grand amphithéâtre de luniversité de Hanoi.

De cette collaboration fructueuse va naitre une amitié indéfectible entre les deux hommes et ils partagent ensemble l’ambition commune de créer une école des Beaux arts en Indochine.

Le gouverneur général Merlin conforté par le succès de lEcole nationale dAlger et de lEcole des Beaux-arts de Tunis, soutient le projet et c’est ainsi que lEcole supérieure des Beaux-Arts de lIndochine (EBAI) ouvre ses portes à Hanoï en 1925.

L’école supérieure des Beaux Arts de lIndochine fondée par Victor Tardieu, et Nguyen Nam Son marquera un véritable tournant dans lhistoire de lart Vietnamienne en formant plusieurs générations d'étudiants vietnamiens à la peinture de tradition occidentale comme Lé pho, Le van Dé, Mai trung Thu, Vu Cao Dam  Nguyen Phan Chanh, Pham Hau Nguyen Gia Tri qui deviendront célèbres en Occident, par la suite.

En 1925, Nguyen Nam Son part à Paris en compagnie de Victor Tardieu pour recruter des professeurs qui enseigneront à EBAI et il profite de ce séjour pour suivre durant 8 mois un enseignement artistique à l’école des beaux-arts de Paris (Atelier de JP Laurens), avant de revenir à Hanoi assister Victor Tardieu.

En 1931 à l’occasion de l’exposition Coloniale de Paris, Victor Tardieu délégué de l’exposition organise la première exposition à l’étranger des élèves de EBAI au sein du pavillon du « Temple d’Anghor » dans lequel il dispose de six salles. Parmi les oeuvres exposées, les visiteurs ont pu admirer deux tableaux emblématiques de la peinture moderne Vietnamienne  « le portrait de ma mère » de Nguyen Nam Son et « l’âge heureux » de Lé Pho.


L
’année suivante, le tableau est exposé au salon des Artistes Français qui se tenait au Grand Palais et Nguyen Nam son obtient la médaille d’argent car malgré l’abondance de tableaux et de sculptures dans cette exposition, « le portrait de ma mère » laissera un souvenir mémorable aux nombreux visiteurs de ce salon.

Yvonne Pierre Laurens, peintre et sculpteur, sociétaire du Salon des artistes Français émue par le tableau écrit au peintre «Elle frappe par la majesté de son aspect, la noblesse des volumes remarquablement équilibrés, la couleur. Cest une œuvre dart».

Dans la revue « L’art et les Artistes » de mars 1932, on peut lire « Groupons ici les envois des élèves de l’école de Hanoï quoique le plus remarquable soit un portrait  « le portrait de ma mère » profond comme une madone, plein d’âme et d’un métier sévère, par Nguyen Nam Son ».

Lors de cette exposition au Grand palais, notre tableau est acheté par Henri Sambuc qui lexpose dans les locaux parisiens de la Société des Français dIndochine dont il était le président. Avocat à la Cour dappel de Paris avant de partir en Indochine, Il préside la chambre des avocats-défenseurs près la Cour dappel de Saïgon (1912) et devient vice-président de lAssociation amicale des Français dIndochine. A son décès en 1944, notre tableau ainsi que des objets d’art d’Asie de sa collection personnelle sont achetés par Monsieur Jean Yves Bureau, un industriel Parisien collectionneur d’art d’Asie et depuis cette date le tableau a été précieusement conservé dans la famille à l’abri des regards.

La redécouverte en France de ce chef d’oeuvre de la peinture Vietnamienne totalement inédit sur le marché de l’art nous apporte des éléments de compréhension de la peinture de Nam son et sa mise en vente à Paris constitue un véritable événement qui nous prédit une belle bataille d’enchères.

Texte par Alexis Marechal pour artexpertise.fr

 Remerciements à Monsieur Ngô Kim-Khoi pour les photos d'archives

 

1.

La peinture à l'huile aujourd'hui présentée, "portrait de ma mère", (家慈近像 - Gia Từ Cận Tượng), est l'un des tableaux les plus connus de Nguyễn Nam Sơn.

Très tôt, Nam Sơn a appris, de manière autodidacte, la technique de la peinture à l'huile.

À Hanoi, au début du XXème siècle, les "đấu xảo", les "foires" et les "expositions d’Arts Industriels et Agricoles", organisées par le gouvernement colonial, constituaient les manifestations les plus animées et firent de Hanoi le centre de l'activité culturelle.

Influencé par la technique européenne, Nam Sơn est, dès lors, l’un des premiers vietnamiens à utiliser la peinture à l’huile [1].

Lors de la première rencontre avec Nam Sơn, Victor Tardieu, reconnaissant la qualité de travail et la passion de ce jeune autodidacte prometteur, accepte de le guider sur le chemin des Beaux-arts. Cette rencontre inattendue, comme miraculeuse, fera naître une relation extraordinaire entre un disciple et un maître, et marquera un tournant décisif dans l'histoire de la culture et de l'art vietnamien. C’est ainsi, qu’en 1924, sera créée l'École Supérieure des Beaux-Arts de l'Indochine. Alors Nam Sơn devient co-fondateur de cet École.

Le "portrait de ma mère" est une peinture à l’huile de grand caractère : il s'agit du portrait de Madame Nguyễn Thị Lân, mère de l'artiste, assise hiératiquement sur une chaise. Elle porte une coiffe et une tenue bouddhiste traditionnelle, ornée de la "Médaille d’or" offerte par l’Empereur Bảo Đại (sous la régence de Tôn Thất Hân), en 1927, gravée de quatre caractères "節行可封" (la vertu honorée par l’Empereur), en reconnaissance des sacrifices qu'elle fit pour la réussite de son fils. Autour de son cou un chapelet et sur ses genoux, un livre de prière. On y voit dans le coloris du fond et de la robe verte sombre possédant plusieurs nuances, l’influence de ses maîtres Victor Tardieu et Jean-Pierre Laurens. Le fond ocre donne l’effet d’une vieille peinture patinée par le temps. Il n’y a pas de tons éclatants, dans l’ensemble s'exprime la modération et le respect.

On peut lire en haut à droite, 家慈近像 c’est-à-dire "portrait de ma mère".

En bas, à gauche, 南子阮壽拜畫 que l’on peut traduire par "Le fils Nguyễn Văn Thọ se prosterne en dessinant".

"Cette double dimension cultuelle revendiquée par l’artiste non pas destiné au client, mais plus vraisemblablement à lui-même, est comme une profession de foi qu’il se devait d’exprimer. Il a conscience qu’il n’exécute pas un tableau comme un autre, qu’il s’inscrit dans une tradition formelle et conceptuelle ancienne. Anonyme aux yeux des amateurs français le portrait s’affirme pourtant comme celui de « [sa] mère », un anonymat relatif. Par ces inscriptions Nam Sơn refuse de traiter sa mère comme un modèle ordinaire, comme un sujet parmi d’autres" comme le précise Nicolas Henni-Trinh Duc. D’ailleurs Nam Sơn ne fonde pas son dessin sur une photographie préliminaire, sa mère pose vraiment pour lui, adoptant en cela la conception occidentale.

En bas à droite, "NGUYEN NAM SON, HANOI 1930".

Au dos, sur le chassi traversal, on peut lire sur une étiquette l'écriture à la main de Victor Tardieu.

2.

Nam Sơn avait envoyé une photographie de cette œuvre à son maître Jean-Pierre Laurens qui lui adresse la critique suivante :

"…Dans votre bonne lettre vous m’exprimez de la gratitude pour les succès obtenus par vos derniers envois. Croyez bien qu’en cette circonstance vous ne deviez rien à mon intervention mais tout à la valeur de vos ouvrages. Continuez à travailler comme vous le faites avec cette volonté, avec cette modestie attentive que je vous connais… Votre œuvre m’a fait une excellente impression. Il y a dans les costumes et les attitudes humaines propres à votre pays un élément grave et réfléchi dont je vous sens pénétré. Il importe que vous vous mainteniez toujours dans cette expression et que vous ne perdiez jamais de vue ce qui fait la grandeur de l’Art de votre race. La belle image que vous m’avez envoyée en est une manifestation éminente. Je regarde attentivement la tête de cette femme et j’approfondis chaque jour davantage cette simplicité de moyens dans l’exécution. Il y a là beaucoup à apprendre. Sachons méditer un tel exemple…" [2]

À noter aussi en quels termes s’exprime la femme de Jean-Pierre Laurens dans une lettre envoyée à Nam Sơn plus tard :

"J’ai vu le portrait de Madame votre Mère. C’est une très belle œuvre qui aurait certainement donné une grande satisfaction à mon cher mari. Elle frappe par la majesté de son aspect, la noblesse des volumes remarquablement équilibrés, la couleur. C’est une œuvre d’art. Je vous souhaite de poursuivre vos travaux dans cette voie et de continuer ainsi à faire honneur à votre Maître…" [3]

Ces appréciations émanent d’un connaisseur, car Madame Yvonne Diéterle (1882-1974) était elle-même sculpteur de talent. [4]

Nous livrons ici une analyse intéressante, écrite récemment par Nicolas Henni-Trịnh Đức sur le "Portrait de ma mère" de Nguyễn Nam Sơn, dans la Mémoire de Master 2, titrée "Mutations du portrait vietnamien 1874-1976" [5] :

"Dans le portrait de Nguyễn Thị Lân, le livre est tenu à deux mains, flottant au-dessus de ses genoux. Ses doigts, magistralement représentés en un dessin élégant et puissant, pénètrent délicatement entre les pages du recueil. Couplé à l’expression vague du visage de la dame, le livre exprime l’instant méditatif dans lequel elle se trouve présentement.

C’est aussi un vêtement bouddhique que porte Nguyễn Thị Lân, une robe longue aux manches amples dont le col se croise sur le buste. Le livre, le chapelet, la coiffe, la robe se répondent et forment un ensemble cohérent. Le portrait de Nguyễn Thị Lân tient un discours non équivoque, l’éloge d’une pieuse et vénérable dame versée dans les lettres. [6]

[…] Toutefois il ne s’agit pas d’un portrait d’ancêtre à proprement parler. La peinture n’a pas été produite pour prendre part au système cultuel vietnamien mais dans un tout autre objectif, inimaginable pour les portraitistes d’autrefois. Nam Sơn a peint ce portrait pour qu’il soit exposé à l’autre bout du globe, en France, où il doit démontrer le talent de son auteur et la qualité de la formation que celui-ci a reçu. C’est une œuvre d’art au sens occidental du terme. Mais le sujet, observé isolément de toutes considérations techniques ou connaissances historiques, appartient absolument à la tradition vietnamienne du portrait.

Nguyễn Thị Lân pose frontalement, le visage offert à l’observateur, le regard légèrement détourné mais le visage inexpressif. L’ampleur de son vêtement remplit toute la largeur de la peinture. Le cadrage est proche mais respectueux, elle nous apparaît dans le détail mais nous sommes maintenus à bonne distance. Voilà une vision mise à jour du portrait d’ancêtre que Nam Sơn n’accomplit pas pour le culte familial mais pour la promotion personnelle et collective de l’École des Beaux-Arts de Hanoï". [7]

3.

Dans le "Rapport concernant la participation de l’École des Beaux-Arts de l’Indochine à l’Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931" de Victor Tardieu, alors Directeur de l'École des Beaux-Arts de l'Indochine, à la page 07, on peut lire :

"Parmi les œuvres des peintres nous citerons en premier lieu le Portrait de ma Mère de M. Nguyen Nam Son, le plus ancien élève du fondateur de l’École qui fut au début Moniteur et est actuellement professeur à l’École". [8]

Nombreux sont les échos retentissant dans les journaux de cette époque concernant cette œuvre de Nam Sơn.

Léandre Vaillat dans Le Temps remarque :

"Accordons aussi un regard attentif au beau Portrait de ma mère par Nguyen Nam Son, le plus ancien élève de M. Tardieu ; celui-là est venu achever ses études à Paris, et il est retourné dans son pays. Intermédiaire désigné entre les professeurs et les élèves, il a rendu de tels services qu'on lui a confié l'enseignement tout entier du cours préparatoire". [9]

François Ranquet dans L'Art vivant :

"(les peintures)… ne sont-elles pas déjà des œuvres de maîtres, de même d'ailleurs que ce Portrait de ma Mère, grave et religeux de M. Nguyen Nam Son". [10]

4.

Après l'Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931, le "Portrait de ma mère" participe au Salon 1932, classé dans la section "peinture", sous le numéro 1804, aux archives de la Société des Artistes Français : "Le Salon 1932", page 90, et reproduite à la page 86.

Le journal Comœdia, le 04/3/1932 a publié une reproduction de ce tableau à la première page, avec un article d'Yvanhoé Rambosson louant :

"Je n'hésite pas à proclamer que M. Nam Son est un artiste d'une valeur certaine. Le portrait de sa mère en toilette rituelle est d'une justesse chromatique et d'une noblesse d'inspiration tout à fait remarquables". [11]

Thiébault Sisson écrit dans Le Temps : "Portrait de ma Mère du tonkinois Nguyen Nam Son, traité dans la manière des peintres japonais et chinois et dans un sentiment d'exquise piété". [12]

Sous la direction de Denis Etcheverry, le jury du Salon 1932 a voté le 13/5/1932, le "Portrait de ma mère" qui a obtenu la Médaille d’Argent du Salon des Artistes français. [13]

Les œuvres de Nam Sơn, co-fondateur de l'École des Beaux-Arts de l'Indochine, sont extrêmement rares. Elles font partie des créations les plus recherchées par les collectionneurs.

Pour la première fois, un chef d'œuvre de Nam Sơn est mis aux enchères. Travail remarquable, ce tableau a un grand caractère, tant au point de vue technique que par l'aspect historique de la peinture vietnamienne qu’elle représente. "Portrait de ma mère " mérite de figurer dans les plus grandes collections ou musées mondiaux.


Hanoi, le 26 Mars 2023

NGÔ Kim-Khôi

Chercheur indépendant en art vietnamien.

 

[1] Avant Nguyễn Nam Sơn, on peut constater que l'une des premières huiles sur toile indochinoise est l’œuvre d’un artiste de Huế, Lê Văn Miến (1873-1943), né à Nghệ An, fils de Mandarin, envoyé à Paris en 1892 par la Cour d’Annam et le Gouvernement Colonial pour étudier à l’École Coloniale et à l’École des Beaux-Arts, sous la direction du professeur Jean-Léon Jérôme (1824-1904). Retour au Việt Nam en 1895, il a décoré semble-t-il le Palais Impérial. Lê Văn Miến reste cependant un cas isolé et ne fait pas d’école. De ses œuvres ne reste que "Le portrait du bachelier" (60cm x 49cm, 1896), ou les deux "Portraits de M. et Mme. Nguyễn Khoa Luận" (circa 1900)…

[2] Lettre de Jean-Pierre Laurens à Nam Sơn, le 29 juin 1931. (Archives Nam Sơn).

[3] Lettre d'Yvonne Diéterle à Nam Sơn, le 03 juin 1932. (Archives Nam Sơn).

[4] A.N Beun, "Rénovation de l'art vietnamien", Orient-Occident, la revue française d'esprit mondial, 5, novembre 1952.

[5] L'année 2018-2019 de la Lettres Sorbonne Université, Paris, sous la direction de M. le professeur Antoine GOURNAY.

[6] Nicolas Henri-Trịnh Đức, op.cit, trang 50-52.

[7] Ibid, trang 86-88.

[8] Fonds "Victor Tardieu", Institut National d’Histoire de l’Art (INHA), Paris, N° 125.

[9] "À l'Exposition Coloniale, la pagode d'Angkor", Le Temps, le 30/7/1931, page 03.

[10] François Ranquet, "l'Art en Indochine", Août 1931, page 388.

[11] Yvanhoé Rambosson, "L’art en indochine, le peintre Victor Tardieu provoque un renouveau de l’art extrême-oriental", Comœdia, le 04/3/1932, page 01.

[12] Thiébault Sisson, Le Salon des Artistes français 1932, le Temps, le 29/4/1932, page 04.

[13] Suite des récompenses des Artistes français, Comœdia, le 17/5/1932, page 02. À la Société des Artistes français, La Dépêche, le 15/5/1932, page 02. Journal Excelsior, le 15/5/1932, page 02. Le vote des médailles, Le Temps, le 15/5/1932, page 04. Nouvelles artistiques, La Liberté, le 21/5/1932, page 02. Société des Artistes français, Le Journal, le 23/5/1932, page 04. Au salon des Artistes français, L'Avenir du Tonkin, le 01/6/1932, page 02. Mấy nhà Việt Nam được ân thưởng, Hà Thành ngọ báo, n° 1425, le 02/6/1932, page 04. Eydoux, Une rénovation de l'art annamite, Dépêche Coloniale, le 17/6/0932, page 01. Hà Thành ngọ báo, n° 1425, le 02/6/1932. Tha Sơn, Các sứ thần mới của nước Nam, Hà Thành ngọ báo, n° 1486, le 13/8/1932.


Chân dung Mẹ tôi

1.

"Chân dung Mẹ tôi" là một trong những tác phẩm nổi tiếng nhất của họa sĩ Nguyễn Nam Sơn.

 

Nam Sơn tự học sơn dầu rất sớm. Tại Hà Nội vào đầu thế kỷ XX, những cuộc đấu xảo (hội chợ) được tổ chức, là những sự kiện làm nổi bật đời sống văn hóa và nghệ thuật.

Nam Sơn tham gia triển lãm, những tấm tranh sơn dầu "Nhà nho xứ Bắc", "Tĩnh vật" của Nam Sơn đã làm ông trở thành một trong những người vẽ tranh sơn dầu đầu tiên của nước Việt Nam [1].

Chính vì nhận thấy kỹ thuật vẽ sơn dầu tuy tự học nhưng có rất nhiều triễn vọng này, trong cuộc gặp gỡ đầu tiên với Nam Sơn, Victor Tardieu đã quyết định chấp nhận hướng dẫn chàng trai trẻ đầy đam mê ấy vào con đường nghệ thuật. Cuộc hạnh ngộ bất ngờ và kỳ diệu đó đã đưa hội họa Việt Nam, vốn dĩ có nhiều ảnh hưởng Trung Hoa, vào một bước ngoặc lịch sử, và lập ra một nền móng nghệ thuật Việt Nam hoàn toàn mới lạ mà sau này tiếng tăm đã lừng lẫy khắp hoàn cầu : Sự thành lập Trường Cao đẳng Mỹ thuật Đông Dương năm 1924.

Bức tranh sơn dầu đặc sắc "Chân dung Mẹ tôi" vẽ cụ Nguyễn Thị Lân, mẹ Nam Sơn, ngồi một cách uy nghi trên ghế. Bà đội mũ khăn và khoác áo theo Phật giáo truyền thống. Quanh cổ là chuỗi tràng hạt, ngực đeo Kim Khánh "Tiết hạnh khả phong" (節行可封), do Bảo Đại ban năm 1927 (dưới thời Phụ chính Đại thần Tôn Thất Hân), trên gối tay cầm quyển kinh. Nhìn chung, không có màu sắc rực rỡ, tất cả hiện lên nét dè dặt, chừng mực, trang nghiêm. Nền tranh màu vàng đất, với nhiều sắc thái, cho chúng ta cảm tưởng đó là một bức tranh đã cũ, cổ kính với thời gian.

Áo của Bà được vẽ với nhiều sắc xanh khác nhau, trên cùng một gam màu, hiện rõ nét sơn dầu, phương pháp Tây phương, ảnh hưởng của hai người thầy của mình là Victor Tardieu và Jean-Pierre Laurens, nhưng bố cục của tranh hoàn toàn có nét Đông phương, theo phong cách tranh thờ.

Trên tranh, chúng ta đọc được :

- Bên phải, phía trên, 家慈近像 - Gia Từ Cận Tượng, viết theo chữ Hán cổ, có nghĩa là "chân dung gần đây của mẹ tôi". (Cha gọi là "nghiêm" , mẹ gọi là "từ" )

- Bên trái, phía dưới 南子阮文壽拜畫 - Nam Tử Nguyễn Văn Thọ Bái Họa, nghĩa là "con trai Nguyễn Văn Thọ lạy phục xuống vẽ".

Lạy phục ở đây theo nghĩa cung kính.

Lẽ ra, "con trai" phải viết là 男子, nhưng ông có biệt hiệu là Nam Sơn (南山), hai chữ đều đọc là "Nam", hoặc là ông quen tay viết chữ trong biệt hiệu của mình, hoặc phải hiểu là "con trai hiệu là Nam, tên Nguyễn Văn Thọ, lạy phục xuống vẽ".

- Bên phải, phía dưới : "Nguyễn Nam Sơn, Hà Nội, 1930".

- Phía sau lưng, trên thanh khung nằm ngang, dán một nhãn bằng giấy, trên đó là những thông tin dành cho triển lãm 1932 do chính tay Victor Tardieu viết.

2.

Trước đó không lâu, Nam Sơn đã gửi một tấm ảnh chụp bức tranh "Chân dung Mẹ tôi" cho thầy Jean-Pierre Laurens của mình tại Paris để xin ý kiến. Ngày 29/6/1931, ông nhận được những lời phê bình như sau sau :

"Trong thư vừa rồi anh bày tỏ lòng biết ơn đối với tôi về những thành công có được. Hãy tin rằng, anh không có bổn phận gì về sự giáo dục của tôi, chính tác phẩm của anh tự nó đã biểu lộ giá trị. Hãy tiếp tục sáng tác như anh vẫn làm, với cùng một ý chí, và với sự khiêm tốn chu đáo của anh mà tôi vẫn biết... Tác phẩm của anh đã gây cho tôi một ấn tượng tuyệt vời. Trong tranh, từ trang phục và phong thái đặc biệt của con người tại đất nước anh, tôi có cảm giác trong tận cùng tâm hồn anh toát ra một khái niệm mỹ thuật nghiêm trang và trầm lắng. Điều quan trọng là anh nên luôn giữ vững phong cách thể hiện này và không bao giờ đánh mất những điều đã làm nên sự vĩ đại trong nền Nghệ thuật của dân tộc mình. Hình ảnh mà anh gửi cho tôi là một biểu hiện tuyệt vời chứng minh cho điều ấy. Tôi đã chăm chú quan sát người phụ nữ này và mỗi ngày tôi lắng sâu hơn vào đường nét đơn giản của phong cách sáng tác. Có rất nhiều thứ để học ở đây. Biết trầm tư mặc tưởng về một tác phẩm như vậy, thật là…" [2]

Than ôi, cái chết đột ngột đã cướp đi sinh mệnh của viện sĩ Jean-Pierre Laurens trước khi ông có thể đến Salon 1932 để chiêm ngưỡng bức tranh sơn dầu của người học trò. Nhưng sứ mệnh này đã được vợ ông thực hành, và đây là những cảm nhận của bà thể hiện trong bức thư gửi Nam Sơn :

"... Tôi đã xem bức chân dung bà Mẹ của anh. Đó là một tác phẩm tuyệt đẹp, chắc chắn sẽ đem lại sự hài lòng lớn cho người chồng thân yêu của tôi. Bức tranh gây ấn tượng bởi vẻ bề ngoài uy nghiêm, sự quý phái của các hình khối, màu sắc cân đối rõ rệt. Đó là một tác phẩm nghệ thuật. Tôi cầu mong anh tiếp tục sáng tác theo phong cách này để tiếp tục tôn vinh người Thầy của mình... " [3]

Nên biết rằng những lời tán thưởng diễm lệ này đến từ một người chuyên môn và sành điệu, bởi vì bà Yvonne Diéterle là một nhà điêu khắc tài năng. [4]

Gần đây, Nicolas Henri-Trịnh Đức đã có dự định trình Luận án Thạc sĩ với nhan đề "Những biến đổi trong nghệ thuật chân dung Việt Nam, 1874-1976" [5], đã có những phân tích rất thú vị về bức "Chân dung Mẹ tôi" của Nguyễn Nam Sơn, xứng đáng để chúng ta ghi nhận :

[…] Chân dung vẽ bà Nguyễn Thị Lân được diễn tả trang trọng và mạnh mẽ. Trong tranh chúng ta thấy cuốn kinh được bà cầm bằng hai tay, nhẹ nhàng đặt trên đầu gối. Các ngón tay thể hiện một cách thần tình, tinh tế len vào giữa những trang sách. Song song với biểu hiện trầm tư của khuôn mặt, cuốn sách chứng minh khoảnh khắc thiền định mà bà Nguyễn Thị Lân đang trải qua. Hình ảnh này dường như muốn cho chúng ta hiểu rằng trong khi đang đọc dở dang, bà đã khép kinh sách giữa những ngón tay, để mặc tưởng về một vài đạo lý mà bà vừa cảm nhận.

[…] Bà Nguyễn Thị Lân mặc một chiếc áo tràng với tay rộng, cổ áo chéo trên ngực. Cuốn kinh, chuỗi tràng hạt, mũ đội đầu, áo tràng hòa hợp với nhau và tạo thành một tổng thể mạch lạc. Chân dung vẽ bà là một tuyên ngôn dứt khoát, ca tụng một người phụ nữ sùng đạo và đáng kính. [6]

 […] Tuy nhiên, nói một cách nghiêm túc đây không phải là một bức chân dung dùng để thờ, mà nó được sáng tác vì một mục đích hoàn toàn khác. Nam Sơn đã vẽ bức chân dung này để trưng bày ở phía bên kia quả địa cầu, tại Pháp, nơi mà tranh phải chứng minh tài năng và chất lượng đào tạo của tác giả. Đây là một tác phẩm nghệ thuật theo định nghĩa của phương Tây. Nam Sơn không thực hiện cho việc thờ cúng gia đình, mà cho sự quảng bá nghệ thuật của Trường Mỹ thuật Hà Nội. [7]

3.

"Chân dung mẹ tôi" đã tham gia Triển lãm Thuộc địa Paris 1931, theo "báo cáo tham gia triển lãm" của Victor Tardieu :

"Trong số các tác phẩm hội họa, chúng tôi sẽ nói đến trước hết bức Chân dung Mẹ tôi của Nguyễn Nam Sơn, học trò đầu tiên của người sáng lập Trường, trước đó là Trợ lý và hiện là Giáo sư của Trường". [8]

Tác phẩm của Nguyễn Nam Sơn đã gây tiếng vang trên báo chí như sau.

- Trong báo Le Temps, ghi nhận những lời phê bình của Léandre Vaillat :

"Chúng ta hãy chú ý đến bức tranh tuyệt đẹp "Chân dung Mẹ tôi" của Nguyễn Nam Sơn, học trò thứ nhất của Tardieu, người đã hoàn thành việc học (hội họa) tại Paris. Trở về đất nước của mình, ông là trung gian giữa giáo sư và sinh viên, đã được giao phó sứ mệnh phụ trách việc giảng dạy khóa dự bị (tại trường Mỹ thuật Đông Dương)". [9]

- Bán nguyệt San L'Art vivant :

"Các bức tranh hội họa phải chăng đã xứng đáng là những tác phẩm bậc thầy, như bức "Chân dung Mẹ Tôi" của Nguyễn Nam Sơn, tràn đầy sự trầm lắng và nghiêm trang". [10]

4.

Sau khi trưng bày tại Triển lãm Thuộc địa Paris 1931, "Chân dung mẹ tôi", tham dự triển lãm tại Salon Hội Nghệ sĩ Pháp năm 1932 [11], trưng bày tại sảnh XXV tại Đại Cung Điện, được phân loại theo mục "Hội họa", dưới số hiệu 1804 trong lưu trữ của Hội Nghệ sĩ Pháp, in trong vựng tập "Salon 1932", trang 90, và minh họa trên trang 86.

Tác phẩm của Nguyễn Nam Sơn tại triển lãm Salon 1932 được nhiều báo chí nhắc đến.

- Báo Comoedia, số ra ngày 04/3/01932 đã đăng ảnh chụp "Chân dung mẹ tôi" lên trang nhất, với một bài viết của Yvanhoé Rambosson ngợi ca :

"Tôi không ngần ngại tuyên bố rằng Nam Sơn là một nghệ sĩ có giá trị chắc chắn. Bức chân dung của mẹ ông trong trang phục nghi lễ có độ chính xác về sắc màu và sức truyền cảm cao quý". [12]

- Báo Le Matin derniers télégrame de la nuit đưa tin :

"Sảnh XXV, Nguyễn Nam Sơn, cái tên bắt đầu được biết đến tại Salon, với Chân dung Mẹ tôi, đường nét vững chắc, màu sắc trầm trọng, phong cách nghi thức tôn giáo, một tác phẩm xuất sắc được sáng tác từ trường Mỹ thuật Đông Dương". [13]

- Báo Le Temps, Thiébault Sisson viết : "Người kinh Bắc Nguyễn Nam Sơn diễn tả Chân dung Mẹ tôi theo phong cách của các họa sĩ Nhật Bản và Trung Quốc, với một chân tình của lòng hiếu thảo tinh tế và cao nhã". [14]

Dưới sự chủ tọa của họa sĩ Denis Etcheverry, hội đồng giám khảo Salon 1932 đã họp mặt ngày 13/5/1932, "Chân dung mẹ tôi" xướng danh Huy chương Bạc [15].

Đồng sáng lập trường Mỹ Thuật Đông Dương, tuy nhiên tác phẩm của Nam Sơn rất hiếm hoi, thuộc về các sáng tác được truy tìm gay gắt trong giới thưởng ngoạn cũng như các nhà sưu tập. Họ đều bảo nhau, để được một bộ sưu tập tranh Đông Dương hoàn hảo, bắt buộc ít nhất phải có một bức tranh của Nam Sơn !

Lần đầu tiên, một danh tác sơn dầu của họa sĩ Nam Sơn được đưa lên sàn đấu giá. Tác phẩm đặc sắc, trên quan điểm kỹ thuật cũng như phương diện lịch sử hội họa Việt Nam, "Chân dung mẹ tôi" xứng đáng được hiện diện trong những bộ sưu tập hoặc bảo tàng lớn nhất trên thế giới.

NGÔ Kim-Khôi

Nhà nghiên cứu độc lập về Nghệ thuật Việt Nam

 

[1] Trước Nam Sơn, chúng ta có thể nhận ra rằng những tranh sơn dầu đầu tiên xuất hiện tại Đông Dương là tác phẩm của một họa sĩ người Huế, Lê Văn Miến (1873-1943), sinh tại Nghệ An. Ông được triều đình An Nam và chính quyền bảo hộ gửi sang Paris năm 1892 để theo học trường Thuộc Địa. Ông vào trường Mỹ Thuật Paris trong xưởng họa Jean-Léon Gérôme (1824-1904). Đó là những tấm tranh "Chân dung cụ Tú mền" (49 x 60cm, 1896), hoặc hai bức "Chân dung ông bà Nguyễn Khoa Luận" (khoảng 1900)…

[2] Thư của Jean-Pierre Laurens, viết ngày 29/6/1931. (Lưu trữ Nam Sơn).

[3] Thư của bà Yvonne Diéterle, viết ngày 03/6/1932. (Lưu trữ Nam Sơn).

[4] A.N Beun, "Cách tân nghệ thuật Việt Nam", tạp chí Orient-Occident, 5, tháng 11/1952.

[5] Đại học Văn chương Sorbonne tại Paris, chương trình học khóa 2018-2019, dưới sự hướng dẫn của Giáo sư Antoine Gournay.

[6] Luận án Thạc sĩ của Nicolas Henri-Trịnh Đức, op.cit, trang 50-52.

[7] Ibid, trang 86-88.

[8] Victor Tardieu, "Báo cáo về việc tham gia Triển lãm Thuộc địa Quốc tế Paris năm 1931 của trường Mỹ thuật Đông Dương" trang 07. Lưu trữ "Victor Tardieu", N° 125, Viện Quốc gia Lịch sử Nghệ thuật (INHA), Paris.

[9] Léandre Vaillat, "À l'Exposition Coloniale, la pagode d'Angkor", nhật báo Le Temps, số ra ngày 30/7/1931, trang 03.

[10] "l'Art en Indochine", bán nguyệt san L'Art vivant, tháng 8/1931, trang 388.

[11] Le redressement des Salons, báo Figaro, số ra ngày 10/5/1932, trang 05.

[12] Yvanhoé Rambosson, L’art en indochine, le peintre Victor Tardieu provoque un renouveau de l’art extrême-oriental, trang 01.

[13] Le Salon des Artistes français et de la Société national des Beaux-Arts, Le Matin derniers télégrame de la nuit, số ra ngày 30/4/1932, trang 07.

[14] Thiébault Sisson, Le Salon des Artistes français 1932, le Temps, số ra ngày 29/4/1932, trang 04.

[15] Suite des récompenses des Artistes français, báo Comoedia, số ra ngày 17/5/1932, trang 02. À la Société des Artistes français, báo La Dépêche, số ra ngày 15/5/1932, trang 02. Báo Excelsior, số ra ngày 15/5/1932, trang 02. Le vote des médailles, báo Le Temps, số ra ngày 15/5/1932, trang 04. Nouvelles artistiques, La Liberté, số ra ngày 21/5/1932, trang 02. Société des Artistes français, Le Journal, số ra ngày 23/5/1932, trang 04. Au salon des Artistes français, L'Avenir du Tonkin, số ra ngày 01/6/1932, trang 02. Mấy nhà Việt Nam được ân thưởng, Hà Thành ngọ báo, số 1425, ra ngày 02/6/1932, trang 04. Eydoux, Une rénovation de l'art annamite, Dépêche Coloniale, sồ ra ngày 17/6/0932, trang 01. Hà Thành ngọ báo, số 1425, ra ngày 02/6/1932. Tha Sơn, Các sứ thần mới của nước Nam, Hà Thành ngọ báo, số 1486, ra ngày 13/8/1932.